La peur de l'inconnu

Ce matin, c'était le soleil qui avait réveillé Léo. Des rayons de lumières s'étaient infiltrés à travers le rideau de la chambre du garçon et lui avaient chauffé les orteils. Léo ouvrit une paupière, puis l'autre. Il faisait toujours aussi noir... À chaque matins, il en était presque surpris. Dans ces rêves, il lui arrivait de voir des choses. Des formes, des couleurs qu'il aurait eut peine à nommer et parfois, des visages. Bon, rien de très net, mais tout cela suffisait à lui faire croire qu'il voyait et qu'en ouvrant les yeux, il aurait toujours cette vision du monde qui en réalité, était bien différent de la véritable "vision" qu'il avait des choses. Certains lui avait déjà dit qu'il voyait probablement mieux que la majorité des gens. Il avait pas aimé, mais c'était retenu de remettre bien à sa place cette personne. Léo acceptait parfaitement son handicap, mais il n'acceptait pas qu'on lui dise qu'il était peut-être mieux comme ça. Qu'est-ce qu'ils en savaient, eux!?!

Iris dormait sur le tapis de la chambre de Léo. En entendant son maître se redresser dans son lit, il s'était ouvert un oeil. Léo s'était assis sur le rebord de son lit et s'étirait en baîllant. D'une suite de petits coups de pied, il entreprit de réveiller son chien.

"Debout la dedans!"

Iris baîlla à son tour et puis se leva enfin, lorsqu'il en eut assez des coups de pieds de Léo. Chaque matin, c'était la routine. Une fois debout, Léo se dirigea vers sa commode. Il tira le premier tiroir, prit un caleçon, puis des bas. Il les lança sur son lit. Il tira ensuite le deuxième tiroir et tâta les vêtements qui s'y trouvaient. Un t-shirt bleu clair et un short noir. Les vêtement se retrouvèrent également sur le lit. Léo s'habilla rapidement et descendit vers le rez-de-chaussé. Iris le suivait de près, harnais dans la gueule.
Une fois en bas, Léo se dirigea vers la porte de sortie de la tanière. Il glissa sa main sur le comptoir. Il savait que celui-ci était aligné avec la porte. Juste avant de sortir, Léo se tourna vers Iris, lui prit le harnais et le lui enfila. Les voilà qui partaient à l'aventure, une fois de plus.

"Où est-ce qu'il va monsieur Léo ce matin?" lui demanda une vieille dame qui arrosait ses fleurs sur son perron.

"J'en sais rien! Nulle part ou ailleurs!" répondit Léo en souriant.

Ils marchèrent longtemps, lui et Iris. Il passèrent à côté du glacier, puis près de la mer. Léo s'y arrêta un peu et cueillit des petits fruits, ses petits fruits comme il les appelaient, qui poussaient un peu partout à Fukero, dans les buissons. Et puis les revoilà partis, lui et le chien.
Le soleil baissait au fur et à mesure qu'ils avançaient. À un moment, Léo ne reconnaissait pas le lieu où il se trouvaient. C'était silencieux...

"Iris, t'es pas perdu?"

*Moi, oui...*

Le chien continuait d'avancer. Il entrèrent dans une forêt. Sûrement Iris se croyait-il près du ruisseau.

*Mais ce n'est pas aussi loin, habituellement...*

"Arrête Iris." ordonna Léo, sentant la peur l'habiter peu à peu. Les odeurs, les bruits, rien ne lui était familier.

Léo était planté là, immobile au milieu des arbres, Iris à ses côtés, immobile lui aussi.

"On repars, vient." tenta t-il.

Mais en tournant sur lui-même, Léo perdit complètement son sens de l'orientation. Des arbres partout, plus de lumière. Léo tenta une avancée à travers des arbres, mais en fait, il ne faisait que s'enfoncer dans la forêt.

Icare était paresseusement assis a son bureau. Quelques paperasses s’étaient entassé dessus ces derniers temps, car le faignant d’avant n’avait pas songé a le faire avant de mourir. C’était franchement un idiot fini ! Icare soupira. Il fallait qu’i trouve un homme de confiance pour s’en charger. Ca ne l’intéressait absolument pas la paperasse… Alors qu’il allait replonger dans cette horreur, on toqua a la porte de son bureau. Le jeune général releva la tête intrigué par ce dérangement, alors qu’il était connu de ne jamais gêné un haut gradé en plein travail, exception faite des cas importants. Un cas importants ? Que pouvait-il donc se passer ?

« Entrer ! »

Un vampire ouvrit la porte et rentra dans le bureau. Un peu mal a l’aise d’être devant le Chef de son armée, il commença d’une voix un peu maladroite.

« Veuillez excuser mon intrusion, Général, mais les sentinelles de la foret viennent de faire un rapport. On m’a dit de vous l’apporter maintenant. »

Tendant une nouvelle paperasse, au jeune Voleur, ce dernier s’en empara et la lue. Tiens… Une intrusion dans la foret. Amusant. Un gamin avec un chien… Cela lui ferait du bien de se dégourdir les jambes. Avec un sourire amusé, il regarda le vampire. D’un ton sans appel, il lui donna ses ordres.

« Dis leur de ne rien faire jusqu’a mon arrivée, mais de continuer leur surveillance, et qu’il se méfie du chien. Sortez ! »

Le jeune homme se leva, et ne prit pas la peine de se changer. Après tout, l’intrusion était dans son territoire. Quittant ainsi le domaine de L’Armée, le général ne prit pas la peine de regarder ses hommes qui le saluaient. Entamant une course comme il les aimait, le jeune homme arriva rapidement au niveau de la foret. Retrouvant une de ses sentinelles, le jeune homme alla directement au nouvelles, sans s’étendre sur le salut.

« Ou est notre intrus ? »
« Venez, Monsieur le Général. »

Les deux rentrèrent rapidement dans la foret, et finirent par atteindre le lieu ou se trouvait Léo, Iris, et d’autres hommes du Général, caché dans les buissons alentours, tout comme les deux derniers arrivants. D’un geste simple, il fit comprendre a son soldat qu’il ne fallait pas qu’ils bougent.
Quittant sa cachette, le Général se montra a visage découvert au petit intrus, ignorant que ce dernier était aveugle.

« Bonsoir Petit Bonhomme ! »

Icare surveillait le chien, car c’était de loin, ce qui l’embêtait. Il n’avait guère envie que ce dernier ait idée d’aller renifler trop loin, ou trop près de ses hommes. Ce serait dommage que de tuer l’animal.

« La forêt est dangereuse pour ceux qu n’y habitent pas. »

Posant son regard sang sur l’enfant, il le essaya de le détailler, mais la noirceur de la nuit tombée ne l’aidait guère. Encore indécis sur ce qu’il ferrait de ce jeune homme, après tout, il se pouvait qu’il finissent dans un lieu qui le détruirait, Icare s’approcha un peu de lui.

« Tu viens du village, n’est-ce pas ? »

Le jeune aveugle avançait tranquillement dans la forêt, se méfiant de tout ce qui l'entourait. Le chien faisait de même et se montrait de plus en plus nerveux.

"Iris calme-toi!" dit Léo sèchement.

Si lui il s'énervait, le garçon se montrait encore plus vulnérable. On disait pas "chien-guide" sans raisons. Léo entendait son coeur battre et il avait l'impression d'entendre le sang dans ses oreilles suivre le même rythme. Dans quel espèce de trou il s'était perdu! Étant la plupart du temps débrouillard et réfléchi, Léo tentait d'élaborer des plans pour se sortir de là, où encore, il tentait de voir la solution la plus logique à faire. Il n'avait aucune idée de la direction qu'il avait prise. Il devait donc s'arrêter, ce qu'il fit. Puis il écouta attentivement. Rien... Iris s'agitait plus qu'à l'habitude dans son harnais, mais Léo ne dit rien, de peur d'énerver encore plus son compagnon. Alors qu'il écoutait la forêt, Léo tourna la tête vers l'unique bruit qui parvint à ses oreilles depuis un bon moment. Des pas. Et puis, on le salua.
Il ne répondit pas. Il ne connaissait pas cette voix, et puis Iris grognait, mais restait aux pieds de Léo. Le garçon restait immobile et ses yeux cherchaient la source du bruit, mais ne restaient pas mobiles plus que quelques secondes à la fois. Signe de nervosité, ou encore, signe que le cerveau de Léo était en plein creusage de méninges.
«La forêt est dangereuse pour ceux qu n’y habitent pas. »

"Je sais." répondit fermement le garçon.

Léo connaissait tout le monde, ou presque, au village, et cette voix, il ne la connaissait pas et puis il n'aimait pas ce ton. Il ne savait trop quoi en penser. On lui avait déjà parlé de gens qui vivaient en dehors de Fukeru, en des lieux où il ne fallait point aller. On lui avait répété à l'école. Léo se mit à songer que peut-être, était-il tombé en ces lieux soit-disant dangereux.« Tu viens du village, n’est-ce pas ? »

"Oui." répondit-il sur le même ton.

Il tentait de garder son sang-froid, chose qu'il parvenait facilement à faire à l'habitude. Léo était constamment obligé de faire preuve de concentration et de sang-froid. Il voyait rien, il se fiait à tout sauf ses yeux et là, il cherchait les indices comme un fou, mais tentait de le camoufler.

"Qui êtes-vous?"

Déçu d'avoir été prévenu a une heure aussi tardive, il aurait bien aimé pouvoir voir comment était son interlocuteur, le jeune général conservait son regard sur le petit intrus. Le chien se montrait très méfiant, même beaucoup trop.
Il aurait bien été amusé s'il avait pu voir le visage de l'enfant, et le fait qu'il cherchait une solution.

Je sais
Tiens, tiens, le petit enfant essayait de maîtriser ses angoisses. Mais cela ne durerait pas longtemps. Il y veillerait personnellement. Elevant a nouveau la voix, il jeta un regard sur alentours, et entraperçut ses sentinelles. Le chien ne les avait pas encore flairé. peut-etre se préoccupait-il d'avantage de son maître.

"Qui je suis ?"

Icare avança d'un dernier pas, se rapprochant de l'enfant. Son regard rouge se posa sur l'animal, puis remonta sur son propriétaire qui était pour l'instant encore calme. Avec un sourire amusé, il lui répondit d'un doux murmure :

"Ton pire cauchemar..."

Icare sourit. A son moindre geste, les sentinelles seraient tombé sans délicatesse sur les deux intrus... Et il aurait pu s'amuser purement et simplement avec le petit enfant si fragile. Mais pourquoi remettre au lendemain ce qu'il pouvait faire dès maintenant ? Son rire éclata. Amusé, trahissant un léger amusement vis-a-vis de la tension, volontairement crée.

" Sois pas si tendu, je rigolais ! Je m'appelle Icare. Icare Idalson."

Faisant un signe a ses hommes, il leur fit comprendre qu'il n'avait plus besoin d'eux, sauf un, au cas ou la scène ne se déroulerait pas a son avantage. Devinant plus que voyant ou il était, le jeune général sourit.

"Pardon si je t'ai fichu la frousse, c'était un peu tentant."

Le ton de l'adulte était jovial, et totalement innocent. Il esperait de tout coeur, que l'enfant tomberait dans son piège. Il avait très envie d'en savoir plus sur lui. Ses points faibles, ses points forts, et comment se débarasser de cette saleté d'animal.

"C'est rare que quelqu'un du village vienne par ici... "

L'inconnu s'était rapproché. Léo n'avait qu'une seule envie : reculer, mais il restait bien planté là, la mâchoire serrée. Sa main gauche serrait très fort le harnais du chien, il la sentait glisser sous ses doigts à cause de la sueur. Si seulement Iris avait été un gros lion ou une bête effrayante. Là, tout seul devant cette présence qui ne lui inspirait pas confiance malgré son ton sympathique, le jeune aveugle se sentait complètement impuissant. S'il voulait frapper, il ne saurait pas exactement où. S'il voulait s'enfuir, il n'avait aucun idée de l'endroit où il irait. Coincé. Il était coincé.
"Ton pire cauchemar..."

Léo fronça les sourcils. Qu'est-ce que c'était que ces plaisanteries? En tous cas, c'était loin d'être drôle. Léo resta de glace malgré le rire de l'homme. Iris grogna de plus bel.

*Tais-toi j't'en supplie Iris!*

" Sois pas si tendu, je rigolais ! Je m'appelle Icare. Icare Idalson."

"Léo Dukas."

Il y eut du mouvement autour d'eux, dans les buissons. Léo l'avait sentit et le chien aussi, qui se mit à aboyer. Mais le garçon ignorait qu'il s'agissait des hommes de celui qui se tenait face à lui.
Encore une fois, Léo ne répondit rien au commentaire de l'inconnu et tenta de faire taire Iris en secouant son harnais. Le chien ne se taisait pas, mais restait auprès de Léo, obligé par son harnais.

"Tu te la fermes oui?" dit-il à l'adresse du chien.

Le chien, obéissant, se tut aussitôt.

"C'est rare que quelqu'un du village vienne par ici... "

"Je suis perdu." avoua Léo.

Visiblement, sa tentative de détendre l'athmosphère pour mieux le piéger, n'avait guère marché. Pas trop surprenant. Il fallait continuer a mentir et a endormir sa méfiance. Le chien, par contre, restait problematique. Il avait flairé son homme qui était resté.
Le jeune général regarda le chien, avec une grosse envie de le tuer sur place. Bien que la foret lui apartiennent, elle restait peuplé par des êtres pas aussi adorables que lui... Et qui n'hésiterait pas a le manger sans plus de détails.

Le jeune adolescent fit une crise d'autorité sur son chien, et réussit a le faire taire. Grande réussite ! Le jeune général regarda son interlocuteur.
Léo Dukas.
Ainsi voila comment s'appellait le petit bonhomme. Il était courageux, ou purement suicidaire. En tout qu'il avait été assez surpris qu'il ne parte pas en courant dans l'autre sens quand il avait répondu qu'il était son pire cauchemar. Peut-etre s'en était-il purement empêcher pour ne pas se perdre d'avantage.. mais que vallait-il mieux, entre se perdre, ou tomber aux mains d'Icare ?

"Enchanté Léo, mais on serait mieux alors pour faire les présentations, ton chien a quasiment dit qu'il y avait du monde, et franchement, je ne veux pas tomber sur des ours. tu veux venir chez moi ?"

Je suis perdu.
Ainsi, c'était pour ça qu'il était venu dans sa demeure... Dommage pour lui, il risquait de regretter de s'êter perdu. jetant un regard sur les alentours, il esperait que le petit allait le suivre, ce serait dommage que de le kidnapper sans plus de détails.
Le jeune général s'écarta sur le côté, et s'avança pour repartir vers chez lui.

"Je te raccompagnerais chez toi demai, si tu veux ? "

Ce qui était trèèèès peu probable. Il n'allait pas laisser partir ce bonhomme s'il mettait les pieds chez lui. Après tout, il pourrais renseigner son cher village des gens dont disposait l'armée ténébreuse.
attendant un geste du jeune aveugle, le général attendait patiemment de renvoyé son homme ou non au travail.

Il jouait les gentils, le monsieur, mais Léo ne marchait pas. Il y avait quelque chose qui clochait dans tout ça. Léo avait bien entendu quand Icare avait dit que c'était rare que les gens du village venaient par ici... C'était clair alors, il se trouvait bel et bien hors des limites de Fukeru. Personne ne viendrait le chercher ici, personne ne venait par ici, Léo était foutu.

Et voilà que l'autre l'invitait à venir chez lui! Qu'est-ce qu'il pouvait bien répondre? Biensur que non, il n'avait aucune envie de le suivre. La forêt lui donnait froid dans le dos, il n'osait pas imaginer le reste, plus loin.
"Enchanté Léo, mais on serait mieux alors pour faire les présentations, ton chien a quasiment dit qu'il y avait du monde, et franchement, je ne veux pas tomber sur des ours. tu veux venir chez moi ?"

"Je préfère pas, merci."

En effet, Iris était anormalement nerveux et Léo en était sérieusement inquiété. Iris, c'était ses yeux, en quelques sortes. Il voyait ce que Léo ne voyait pas et pareil pour les autres sens. Qu'est-ce qui échappait encore à Léo? Il cherchait, mais en vain. Il n'y avait qu'une liste de suppositions à faire, dont les deux plus générale : Icare était un villageois qui vivait à l'écart, ou il était dans le camp ennemi. Léo détestait la deuxième proposition et étrangement, c'était celle qui lui semblait le plus réaliste, étant donné les circonstances.
Icare entreprenait déjà de repartir chez lui, et il ne semblait pas vouloir laisser Léo derrière...
"Je te raccompagnerais chez toi demain, si tu veux ? "

"Par où je vais pour retourner au village s'il vous plaît?"

Léo espérait de tout son coeur qu'il lui dirait. Alors sa confirmerait la bonté de l'homme. Mais s'il refusait, alors la c'était officiel, il entrait complètement dans l'inconnu, et certainement pas pour s'amuser. Léo avait peur, mais il arrivait encore à se contrôler en grande partie. Il tenta un pas vers l'arrière, pour montrer qu'il n'avait l'intention de le suivre, et Iris recula lui aussi, mais toujours aussi mobile, il regardait partout et reniflait le sol.
Le jeune aveugle commençait à se sentir atrocement seul et vulnérable. Il n'était rien, il ne pouvait rien faire. Il était terriblement limité dans ses gestes.

Décidément, il réfléchissait bien trop ce petit bonhomme... C'était bien dommage... Quoiqu'aussi extrêmement amusant, fut qu'il ne pouvait faire que des hypothèses et pourt l'instant, il ne pouvait ni les verifier, ni en éliminer, même si cela ne tarderait pas a venir. Mais chaque chose en son temps... Même si Icare avait une folle envie de s'amuser avec le petit et de lui faire comprendre que le pire ne faisait qu'arriver. Mais pour l'instant, il se retenait.

Je préfère pas, merci.
Poli le petit Bonhomme... Mais tant pis pour lui, c'était vexant de se faire rembarrer ainsi... Entre le chien hysterique qui bougeait dans tous les sens, et qui avait bien sur détecté le soldat ennemi encore dans les parages, semblait vouloir prévenir son jeune maître du danger qu'il encourait. Mais ce ne serait que trop tard... Petit sourire amusé, le général regarda sa sentinelle. IL savait parfaitement que l'enfant ne quitterait pas cette foret. S'il ne l'accompagnait pas, tant pis, mais qu'il ne croit pas qu'on quittait si facilement la demeure d'Icare. Se retournant vers le gosse, il ne put que sourire en entendant la question.
Par où je vais pour retourner au village s'il vous plaît ?

Naïf et crédule, ou un minimum réfléchi ? C'était ce que le général allait vite savoir. Il ne tenait aucunement a dire la vérité au petit garçon. Il avait quelques idées amusantes a son goût, et ne savait pas trop laquelle choisir. Le mener directement chez lui, le faire errer encore quelques heures dans la forêt, et faire en sorte que son réveil soit des plus mémorables dans une demeure que peu de visiteurs avaient pu voir et dont très peu étaient ressortis sains d'esprit... Il hésitait grandement entre les deux solutions. La première aurait l'inconvénient que le chien serait près de son maître, et qu'il pourrait rebrousser chemin. La deuxième permettait de retirer l'animal sans autre problème.

Son choix fait, il regarda le gosse. Ils étaient a une petite heure de l'orée du côté de son camp, et facilement le triple pour se rendre a l'orée la plus près du village. Bluffant encore a tout va, le jeune général ouvrir la bouche, et montrant sa gauche, ce qui l'éloignait encore plus du village, il lui donna quelques informations.

"Faut partir par là. Dans quelques mètres, tu vas tomber sur un sentier, faudra le prendre le sentier a ta droite, le suivre pendant quelques pas. Après, tu vas rejoindre un autre sentier, qui s'éloignera vers le Sud, tu le suivras...Après, tu vas trouver un bouleau il faudra tourner pile de ce côté la... "

Le jeune homme donna encore d'autres renseignements, parfois vague comme les arbres et des fois plus explicites sur ce chemin. Si le gamin le suivait, il en aurait pour jusqu'a l'aube a voyager dans la foret, en tournant en rond. Il ne manquerait sûrement pas de s'endormir en cours de route... Après, le chien ne serait qu'une chose secondaire... Les charmants animaux qui vivaient dans la foret pourraient s'en occuper a cœur joie. attendant silencieusement de voir si le gamin se précipiterait droit dans son piège ou non, le jeune général attendait. De toute manière, il ne manquerait pas de prévenir ses sentinelles d'empêcher cet enfant de quitter les bois.

Apparamment, l'homme n'avait pas remarqué le handicap de Léo. "Par là", ça ne voulait rien dire pour lui. D'autant plus que son chien n'avait jamais été aussi déconcentré. Il ne pouvait plus compter sur lui, sauf peut-être pour les commandements de base, et encore là... Il y avait vraiment quelque chose de louche par ici.

Et maintenant, est-ce qu'il devait se risquer à suivre n'importe quelle direction pour ne pas exposer son "point faible" à Icare? Ou encore, il lui demandait si c'était vers la gauche ou la droite, qu'il avait dit. Et puis de toute façon, avec toutes ces explications, Léo en avait perdu des bouts. C'était compliqué sortir d'ici! Lui qui avait eut l'impression de marcher en ligne droite...

Fallait-il faire confiance à ce Icare Idalson? Léo n'avait pas le choix, il n'y avait que lui, par ici. Excepté peut-être ce que Iris flairait, mais Léo préférait ne pas trop y songer. Il avait déjà de quoi se creuser les méninges à en avoir mal à la tête. Quoi qu'il ne dise, Léo avait l'impression qu'il allait le regretter. Mais comment faire autrement? Il se mit à songer à chez lui, chez lui il a un an, quand il était encore sur la Terre. Sa mère lui avait offert un cellulaire. "Si jamais vous vous perdez, toi et Iris..."

Comme il aurait aimé l'avoir, ce cellulaire! Pour appeler qui? Personne ne connaissait le téléphone par ici. Comme il aurait aimé être chez lui et ne jamais disparaître! Depuis qu'il avait fait son "deuil", Léo ne s'était pas surpris à repenser à la Terre en voulant y retourner à tout prix, et voilà que des mois plus tard, alors qu'il se trouvait ici, il aurait voulut être bien à l'abri chez lui.
"Faut partir par là. Dans quelques mètres, tu vas tomber sur un sentier, faudra le prendre le sentier a ta droite, le suivre pendant quelques pas. Après, tu vas rejoindre un autre sentier, qui s'éloignera vers le Sud, tu le suivras...Après, tu vas trouver un bouleau il faudra tourner pile de ce côté la... "

"Excusez-moi, vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais je suis aveugle. "Par là", c'est vers le sud, le nord, l'est, l'ouest, la droite la gauche? Faut préciser s'il vous plaît."

En disant cela, Léo avait vraiment l'impression de s'être trahi et de s'être pris au piège par lui-même, même s'il ne savait pas encore pourquoi. Pourquoi il était aussi méfiant.

Comment Icare aurait-il put se rendre compte que le jeune homme devant lui ne voyait que du noir ? En ces ténèbres tombéesdepuis quelques minutes, c'était impossible de le savoir pour le jeune Francais. Mais quand il le saurait, cela changerait plein de choses. Icare regardait le gamin, ce demandant ce qu'il attendait pour ne pas partir ? C'était vrait quoi, il avait le 'chemin' enfin... Un chemin qui ne le menerait nul part, si ce n'était pas les pires entrailles du monde. Mais n'allons pas terroriser le petit maintenant.

Excusez-moi, vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais je suis aveugle. "Par là", c'est vers le sud, le nord, l'est, l'ouest, la droite la gauche? Faut préciser s'il vous plaît.
Aveugle... hmmmmm... Ca changeait plein de choses si ce bonhomme ne voyait rien, bien que le sort qu'il lui soit réservé était déja défini, et ne changerait pas. Léo lui tiendrait compagnie. Mais une compagnie forte distrayante... Ce serait son jouet. il n'allait pas laisser les autres le toucher, il aurait tendance a détruire trop vite ce gamin. Par contre, s'il était privé de ce qui lui servait d'yeux, c'était bien plus gênant... Et si ces 'yeux'- la mourraient, que deviendraient l'enfant ?

"Désolé, j'avais pas vu. C'est a ta droite"

Comment ne pas perdre le gamin... mais tient, en y pensant, ce jeune humain n'arriverait pas a trouver lui même le chemin vers la sortie. Comment savoir que l'arbre était un bouleau ? Ou même qu'il y avait un sentier ? Bien amusant ce petit détail. N'avait-on pas idée de dire ses faiblesses aux inconnus ?

"Bonne chance pour rentrer chez toi."

Le jeune général s'éloigna de quelques pas, se dirigeant purement vers son soldat encore la. S'écartant suffisament du gamin laisser sur la route, il s'adressa a son homme.

"Suis ce gamin. Interdiction qu'il quitte la forêt. Ramène le moi sans son animal. Faites-ce que vous voulez de la bestiole. Mais ne le tuer pas, pour l'instant... "

Le jeune général s'écarta de son homme, le laissant filer l'enfant et son chien. Ressortant de la foret, il se dirigea directement vers les sous-enfers. Il fallait songer a s'occuper de l'acceuil a reservé au petit bonhomme. Le jeune général descendit jusqu'aux cellules, et regarda ce qu'il restait de libre. Quelle chance, il restait de la place pour ce gamin. Ordonnant qu'on garde une cellule de libre pour le prochain prisonnier qui n'allait pas tarder a arriver, il interdissit également toute visite, sauf lui. Histoire que personne ne s'en prenne a son petit 'protégé'. Remontant a l'entrée, il donna encore des ordres pour faire mener son prisonnier a venir dans les cellules -et faire attention a ce qu'il ne tombe pas-, et qu'on le prévienne. Il redescendit dans son bureau.

Si seulement il pouvait retrouver le village, ou quelqu'un du village. "Désolé, j'avais pas vu. C'est a ta droite"

Léo entreprit de se diriger vers la droite, heureux de pouvoir enfin continuer son chemin. Heureux, c'était relatif. Il lui restait encore beaucoup de chemin à faire pour arriver quelque part et ce , c'est s'il ne se perdait pas. D'abord qu'il aille dans la direction du village, c'est tout ce qui comptait. Finalement, peut-être qu'il n'était pas l'un de ceux qui vivent à l'extérieur du village et qu'on doit craindre, ce Icare.
Léo se retourna vers l'homme une dernière fois avant de continuer dans la forêt.

"Merci."

Le garçon se souvenait des directions vers les sentiers et puis vers le bouleau. Pour lui, ce n'était pas un problème de les identifer. Il sentirait bien un différence sous ses pieds en arrivant sur le sentier, et puis les arbres seraient moins serrés. Quant au bouleau, Léo avait passé bien des heures à identifier les arbres par leur écorce. Le bouleau, c'était un facile.

Une fois éloigné de l'inconnu, Iris reprit son rôle de guide pour Léo, l'avertissant des nombreux obstacles qu'ils rencontraient sur leur chemin. Mais au bout de quelques minutes, le chien retrouva un comportement nerveux. Le soldat devait être proche, mais Léo l'ignorait. Il tentait, comme il le pouvait, de garder Iris concentré sur ce qu'il avait à faire, rien d'autre. Ils marchèrent un bon moment jusqu'à ce qu'un obstacle échappe au chien et que Léo trébuche et tombe de tout son long sur le sol dur. Dans sa chute, il avait lâché le harnais du chien et celui-ci s'était aussitôt mis à courir dans la direction du soldat caché qui les surveillait.

IRIS!

Fâché, Léo se releva. Ses vêtements étaient salis par la terre. Le chien avait disparu.

"Au pied Iris!"

Un bruit venant de quelques mètres plus loin parvint aux oreilles du garçon. Un bruit étouffé, il n'arrivait pas à dire c'était quoi. C'était son chien peut-être?

"Iris?"

Le silence. Le visage de Léo s'agita de tics. Il avait l'esprit embrouillé. Là, il était vraiment perdu. Plus aucun repair. Il tourna sur lui-même, les bras écartés, cherchant quelque chose à tâter. Léo finit par toucher une branche d'arbre. Il la suivit jusqu'au tronc. Il n'arriverait jamais à se retrouver.

"IRIS REVIENS! IRIIIIIS!"

La colère mêlée à la peur. Léo enfoncait ses ongles dans l'écorce et serrait ses dents.

"REVIENS TOUT DE SUITE IRIS!"

Le chien ne répondait pas.

Icare avait quitté le petit bonhomme, allant s'occuper de son acceuil chez lui. Durant ce temps, le soldat suivait le petit enfant, sachant que le Général le menait vers un cul de sac, il le suivait tranquillement, sachant vers ou il se dirigeait, contrairement a l'enfant, qui suivait les conseils du général. Un pure amusement que de le voir être aussi naif.
Le suivant, le Soldat le vit tomber et vit un truc lui foncer dessus. Mayday ! Mayday ! Un chien lui sautait dessus ! esquivant la première attaque de l'animal qui montrait méchament les crocs, la sentinelle retint de justesse un juron sur cette sale bestiole. Recuperant une branche en bois, la sentinelle frappa a la base du cou du chien. Enfin la paix avec ce cabot. Il regarda le jeune aveuglle complètement paniqué. ce dernier hurlait le nom de son chien, ignorant que ce dernier était parti pour quelques heures de sommeil.

Le regardant chercher des repères, il s'avança vers lui, tenant toujours la branche dans ses mains. D'une douce voix moqueuse, l'homme du Général s'approcha de l'aveugle.

"Ton truc est entrain de dormir..."

Il se retint de rajouter, tout comme toi, frappant aussi le jeune homme pour qu'il tombe inconscient. Le fardeau serait moins ennuyant s'il hurlait a tout va. Le hissant sur ses épaules, il s'en alla pour l'emmener au Général. il se demandait bien comment finirait ce gosse. Les enfants étaient rarement conservé longtemps...
Une fois a la base, il suivit les indications données par le général. il jeta le gamin dans une de ses cellules au odeurs écoeurantes pour un nouvel arrivant. Une odeur de sang que trop prononcé. Un autre homme était allé prévenir le général de l'arrivée de son jouet.
Icare regarda l'être qui venait de le prévenir. Ravi d'aprendre une telle nouvelle, le jeune homme sourit et sortie de son bureau, faisant également sortir son homme. D'un pas rapide, il descendit jusqu'aux cellules.

" Ou est-il ?"
"Ici, Général"

Le geolier montra une celule, ou avait été jeté le jeune humain. Icare s'en approcha, recuera les clés, et rentra dans la pièce. Sans jeter un regard sur le lieu, il posa directement son regard sang sur l'enfant qu'il avait croisé.

[Tu m'excuseras d'avoir fait agir ton perso ^.^]

"Ton truc est entrain de dormir..."
Léo tourna vivement la tête vers la voix et... plus rien.

Lorsqu'il se réveilla, il était étendu sur un sol froid et humide. L'odeur qui régnait dans la pièce donnait mal au coeur. En se redressant, Léo éprouva une douleur vive dans la nuque. Il passa une main derrière sa tête et puis posa ses deux mains sur le plancher, qu'il frôla jusqu'à trouver le mur, qu'il longea.

Le garçon se releva, les deux mains toujours planquées au mur, et puis il le longea tranquillement jusqu'à arriver à un coin. Il longea un autre mur, tout aussi froid, et puis celui-ci rejoignait un mur de barreaux. Léo fronça les sourcils. Il était où là? Ses doigts parcoururent les barreaux, il suivait, à petits pas. Apparament, il y avait une porte, mais elle était fermée. C'est seulement lorsqu'il s'arrêta devant celle-ci que Léo se rendit compte qu'il n'était pas seul. Il pouvait entendre la respiration d'un homme. Il s'immobilisa et tendit l'oreille.

"Qui est là?" demanda t-il, moins sûr de lui que lorsqu'il se trouvait dans la forêt.

Deuxième question qui lui vint en tête: Il est où mon chien? Mais celle-la, il la garda pour lui, même si au fond, il s'inquiétait sérieusement pour Iris. Il s'inquiétait presque plus pour lui que pour son sort à lui-même.

Léo redoutait que la personne qui se trouvait avec lui était Icare Idalson. Si c'était le cas, alors il était vraiment du camp ennemi. Et Léo s'était royalement fait avoir. Mais comment aurait-il pu faire autrement? le jeune aveugle tentait de se convaincre qu'il n'était peut-être pas nécessairement en camp ennemi, mais il y avait cette odeur métallique du sang qui empestait et cela n'était surement pas bon signe.

Léo se tenait près du mur de barreaux, sa main gauche fermement agrippée à l'un des tuyaux métalliques. Il suivait le son de la respiration et s'orientait en son sens.

Icare regarda le petit aveugle qui longeait les murs de sa prison. Icare ne fit rien pour l'empêcher de faire le tour du propriétaire. Pourtant en cours de route il s'arrêta. Il avait entendu la respiration de l'albinos qui se tenait tranquillement debout, regardant le petit. D’ailleurs, il venait de se rendre compte qu’il n’était plus seul.
Qui est là ?
Icare sourit. Il s'approcha doucement de l'enfant, jusqu'a n'être plus qu'a un pas de son petit prisonnier.

"Ton pire cauchemar... Je te l'avais dit.. "

Icare sourit, en sentant la certitude de l'enfant disparaître doucement. Il était bien loin l'enfant presque sur de la forêt. Il avait bizarrement l'impression qu'il détruirait trop rapidement l'enfant pour pouvoir s'amuser longtemps avec lui. Il avança d'un dernier pas, comblant définitivement le vide entre lui et l'enfant. Se penchant sur l'enfant, il lui murmura doucement a l'oreille quelques mots.

"Bienvenue en Enfer. J'avais oublié de te dire. Je suis le Général de l'Armée Ennemie."

Il regarda doucement l'enfant, espérant que ces quelques mots fassent grandir la frayeur enfantine. cela serait une amusante distraction, que de voir cet enfant pris de panique. Jusqu'ou il irait pour éviter la descente en enfer ? Et jusqu'ou Icare le ferait descendre. Le général n'avait pas encore fixé cela. Il était trop rare que d'avoir un enfant, c'était d'ailleurs le premier qu'il avait sous la main depuis sa nomination de Général. Il le laisserait peut-être rentrer chez lui, en le perdant en cours de route. Après tout, ce serait bien amusant que Saki apprenne ce qu'il était devenu. Un être infâme, bien loin de ce qu'il fut avant. L’être que Saki avait connu. Renfermé sur lui même, mais qui n’aurait pas fait de mal a une mouche. Il avait changé, sur certains points... La torture en faisait parti. Il restait très peu friand du sang, s’étant d’avantage tourné vers la torture morale que physique. Il y avait très peu de chance que l'enfant meurt vidé de son sang. Tout au moins, ce n'était pas lui qui le ferait.

En sentant l'homme se rapprocher de lui, Léo eut pour réflexe de reculer aussitôt, se plaquant ainsi de dos contre les barreaux de fer.

*Reprends sur toi, Léo! Il dit n'importe quoi.*

Si vraiment s'aurait été n'importe quoi, il n'en serait pas là, le pauvre petit Léo. Bon, pas si petit que ça quand même! Il n'avait pas finit de grandir et avait quand même 13 ans.
Rien à faire, l'homme s'était tout de même rapproché et maintenant, Léo était coincé.
"Bienvenue en Enfer. J'avais oublié de te dire. Je suis le Général de l'Armée Ennemie."

Le pauvre petit aveugle tenta de rassembler son courage et se dégagea vivement de Icare en se poussant à sa droite. Ses fins doigts de pianiste frôlaient les barreaux, ou les murs, toujours à la recherche d'un contact, d'un repère. Léo reculait, horrifié par ce qu'il venait d'entendre.

Alors c'était vraiment ce qu'il avait redouté. Enfin, c'était même pire! Le Général de l'Armée Ennemie mesdames et messieurs, il l'avait là, devant lui. S'aurait été facile, pour Léo, d'abandonner tout de suite et de sombrer dans le désespoir et de se laisser aller, de crier au meutre et de pleurer comme un bébé, mais il gardait encore son sang-froid. Il ne donnerait pas le plaisir au général de se laisser aller. Il ne s'exposerait pas aussi misérable et faible, même si au fond, du haut de son rang, il devait voir Léo bien petit, le général.

Léo avait peur de demander. Il ne voulait pas savoir ce qu'il lui arriverait, car il n'était pas dupe, ce n'était certainement pas positif. Il n'avait jamais rencontré quelqu'un qui était allé se balader dans le camp ennemi et qui en était revenu.

Des habitants racontaient aux enfants trop aventuriers qu'on mangeait les jeunes qui osaient s'aventurer près de l'ennemi, qu'on les mangeait de l'intérieur qu'on les empalait leurs peaux tout autour du camp pour effrayer les visiteurs. Léo y avait crut, à son arrivée, mais après, il avait fait la différence entre les histoires pour faire peur et les vraies histoires. Seulement ici, dans sa petite cellule, prisonnier de Icare Idalson, le général en chair et en os, Léo avait peur des histoires qu'on lui avait racontées.

"Pouquoi vous m'avez emmené? Qu'est-ce qui va m'arriver?"

Léo regretta aussitôt d'avoir poser cette question, sans même avoir reçu la réponse.

Il avait beau avoir 13 ans, le petit Léo, il ne pouvait pas être comparé au 18 années que le Général avait vécu sur Terre, et presque les milles ans passés sur Fukeru et ses alentours. Non, il n'était en rien comparable avec cet être aussi horrible...
Icare s'était lentement approché de l'enfant. Bien courageux, ce si fragile être humain... Courage inutile cependant. Trop peu de gens conservaient longtemps leur courage. Tous sombraient lentement dans la crainte et la tourmente... ce qui laissait un goût fade au Général. Et c'était souvent a ce moment là, que ces êtres mourraient. Il fallait dire que leurs traitements n'avaient plus grand chose d'humain dans leur fin de vie...

Icare sentit les doigts de son petit prisonnier se poser contre lui, et le pousser sur le côté. Le général regarda l'enfant fuir dans l'autre sens. Pensait-il que cela serait si simple ? que le Général ne reviendrait pas a la charge maintenant...
Le Voleur ne bougea pas, du moins pas immediatement. Il laissait le temps a l'enfant de comprendre que l'enfer était devant lui, et qu'il pourrait le toucher d'ici quelques jours, voire quelques heures. Mais la première solution plaisait d'avantage et correspondait mieux au Général. ce n'était pas un de ses êtres qui faisait souffrir peu de temps ses victimes. Oh que non... Il prenait son temps... Les faisant tomber, puis leur donnant de faux espoirs avant de piétiner d'avantage ses prisonniers. Mais c'était presque un sort enviable... Il était vrai que certains de ses hommes étaient bien pire que lui. Mais la descente aux enfers était plus courte, et donc moins marrante pour le jeune humain.

Pouquoi vous m'avez emmené ? Qu'est-ce qui va m'arriver ?
Icare regarda l'enfant. Il voulait savoir. Soit, il le saurait. mais peut-etre que l'ignorance aurait été meilleur soutien. Quoiqu'une réponse vague laisserait quand même place a l'imagination de ce petit aveugle. Réfléchissant a la réponse adéquate, le Général se rapprocha a nouveau de l'humain.

"Pourquoi t'avoir mené ici ? Pour qu'on ignore qui je suis... devenu."

Le dernier mot avait été un si faible mot, Léo étant proche, il l'avait pu entendre, mais les autres... Les autres ne pouvaient pas avoir entendus. C'était bien ce que voulait le général. maintenant, tout dépendrait de ce gamin. Soit il était un minimum intelligent, tout au moins a l'esprit du Général, et ne posait aucune question sur ça, soit... soit il en pôsait, et écourtait rapidement sa vie. Mais bien sur, le jeune aveugle ne pouvait pas savoir...

"Ton avenir... Je ne pense pas qu'un aveugle puisse m'être utile à autre chose qu'a me servir de passe-temps."

Il ignorait encore s'il acheverait le gamin. Dans le cas contraire, il ne le laisserait pas dans une cellule... peut-etre l'enrolerait-il dans son armée... Mais e ne serait que peu probable, son handicap ne serait que peu négligeables... A moins qu'il le laisse rentrer chez lui... Mais l'idée ne le tentait pas spécialement. Il verrait au moment voulu.
Icare s'approcha a nouveau du petit humain. S'emparant de ses deux poignets, le jeune général se pencha sur l'une des oreilles du petit aveugle.

"Tu préfères commencer par quoi ?"

Juste pour faire encore plus s'inquiéter l'enfant -car c'était pas du tout le genre de passe-temps qu'il faisait avec ses prisonniers-, Icare embrassa le gamin sans autre procès. il ne dura pas longtemps, mais juste suffisament pour qu'Icare puisse faire peur à ce petit enfant tombé dans des mains horribles...
Icare se repencha sur l'oreille du gamin, murmurant d'un doux souffle :

"Ca ou ça ?"

Lors du deuxième ça, le jeune homme avait attrappé les deux poignets d'une même main, glissant l'autre autour d'un doigt de l'enfant. La poigne de l'adulte se serra sur le fin doigt. Il aurait pu le casser, mais ce n'était pas l'envie qui le prenait. Casser son jouet maintenant ne serait que très peu amusant. Le doigt de l'enfant serait intact quand le jeune homme le relacherait, malgré une douleur du au manque de sang dans ce petit bout du corps de l'enfant.
Icare s'était emparer des doigts, car c'étaient aussi vitale pour l'enfant que son chien. Si le deuxième servait d'yeux de remplacement, ses mains l'aidaient également a se déplacer. Et sans les deux...

"Alors mon Petit, j'attend ton choix !"

Fuir, c'était l'unique solution face à un tel monstre. L'homme est capable des pires atrocités, Léo le réalisait et en aurait la preuve, s'il s'en sortait vivant. Fuir soit, mais où? Il était coincé dans une cellule avec le mal en personne. Il se rapprocha encore du garçon, le mal, et Léo se sentait étouffé. Son coeur allait exploser si sa continuait comme ça.
"Pourquoi t'avoir mené ici ? Pour qu'on ignore qui je suis... devenu."

Qui il était devenu? Qu'est-ce que sa voulait dire ça? Et puis de quoi il avait peur, le méchant général? Léo ne voyait rien, il ne pouvait savoir. Bon, lui-même ne croyait pas ce qu'il pensait. Mais tout de même, il tenta sa chance.

"Mais j'en sais rien! Comment voudriez-vous que je saches qui vous êtes? Je vois rien!" hurla t-il, paniqué.

Léo tremblait, appuyé contre le mur froid de la cellule, il avait l'impression qu'il allait s'écrouler. Se serait plus doux ainsi. Mais il faut croire que ses nerfs étaient encore assez forts pour tenir.
"Ton avenir... Je ne pense pas qu'un aveugle puisse m'être utile à autre chose qu'a me servir de passe-temps."

Alors cet homme s'amusait, tout simplement? Léo était dégoûté. Comme pouvait-il s'amuser à faire souffrir quelqu'un? Il n'était qu'un espèce de jouet pour lui? C'était affreux.

Léo tenta de se défaire de la prise d'Icare, mais en vain. Sa force n'était pas grand chose à côté de celle de l'homme qui le tenait prisonnier. Les mots que le général lui chuchota à l'oreille le paralysèrent et le geste qui suivit encore plus. Dégoût et peur se mêlaient en Léo. Qu'est-ce qu'il allait lui faire, ce détraqué?
"Ca ou ça ?"

Non! Pas ça! Léo l'aurait hurlé, mais le reste de raison qu'il lui restait l'en empêcha. Ses doigts, ses guides, les petites clés de son bonheur, sa musique, ses yeux... Premier réflexe qu'il eut en sentant son doigt étouffé sous la poigne de l'homme, se fut de tirer, mais cela ne faisait qu'empirer les choses.
"Alors mon Petit, j'attend ton choix !"

"Quoi que je choisisse, vous ferez bien ce que vous voudrez..." souffla t-il.

Tout ce qu'il avait en tête, c'était de libérer son doigt. Il avait peur de la souffrance, peur d'avoir mal.

Icare ne pouvait que savourer la panique qu'il inspirait a l'enfant. Le contraire aurait été un peu étonnant. Il avait franchement de quoi faire peur. Mais c'était si amusant de voir la terreur de l'enfant. Certes c'était un enfant, et alors ? Il avait pas le droit de jouer avec un étranger venu sur ses terres ? Et puis il aurait un traitement privilégié, même s'il ne s'en rendrait pas compte.

Mais j'en sais rien ! Comment voudriez-vous que je saches qui vous êtes? Je vois rien !
Icare soupira. Stupide ce gamin. Même pas fichu d'aligner deux neurones l'un après l'autre et de les faire connecter ensemble. L'humain soupira et prit d'une grande flemmardise le jeune homme ne prit même pas la peine d'expliquer le message subliminal qu'il lui avait envoyé. Tant pis pour lui.

Icare souriait, en voyant les vains efforts de l'enfant. Il était paniqué, et voulait fuir. Rien que par ses gestes, le Général l'avait compris. Il se contrôlait a peine, totalement paniqué, mais ses nerfs tenaient encore un peu le coup. Peut-être pas longtemps. Le général entama la dernière phase de son amusement pour la nuit. Après tout, il n'allait pas le détruire totalement en une nuit. Cela aurait perdu tout son intérêt. Léo avait tenté de retiré son doigt, et cela fit sourire le Général. Il garda le silence tant que le jeune homme n'avait pas donné sa réponse. Il savait bien qu'il y aurait pu de chance qu'il fasse la première solution. Mais la deuxième n'irait pas maintenant. Ce serait pour plus tard. Il ignorait s'il le ferait, après tout, il n'aimait pas tant que ça la torture physique.

Quoi que je choisisse, vous ferez bien ce que vous voudrez...
"En effet, je ferrais ce que je veux de toi."

Le général relâcha la pression qu'il avait exercé sur le doigt de l'enfant. Toujours aussi proche de son prisonnier, il le regarda avec un léger sourire sadique sur les lèvres. D'une douceur incomparable, il relâcha son étreinte sur l'enfant. D'un doux murmure, le général dit quelques mots a l'oreille de son prisonnier.

"J'espère que tu aimeras ta nouvelle chambre."

Du bout d'un doigt, le jeune général caressa la joue de l'enfant. Icare finit par s'écarter du gamin. Le jeune homme s'apprêtait a sortir, quand il ré-eleva la voix. jetant un regard sur le gamin, il espérait bien que ses quelques mots attirerait sa peine et ses angoisses...

"Ne compte jamais revoir ton chien... vivant."

Le Général ne bougea pas, attendant sa réaction avec un plaisir malsain. Il aurait peut-être même apprécié subir les foudres du petit aveugle. cela l'aurait un peu détendu. tiens, il faudrait qu'il aille se détendre dans la salle d'armes une fois qu'il aurait laisser le petit aveugle dans sa pièce.

"En effet, je ferrais ce que je veux de toi."
Quoi? Qu'est-ce qu'il ferait de lui? Il allait le torturer jusqu'à la mort? Le laisser pourrir dans une cellule? Léo ne comprenait pas. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Y avait-il vraiment des gens entièrement méchants? Le bien et le mal, c'était comme ça? Aussi radical qu'il soit? Léo en avait bien peur, maintenant qu'il avait la net impression de s'être perdu dans le territoire du mal, en enfer.

Léo tourna vivement la tête sur le côté, plaquant un côté de son visage contre le mur de pierre. Il détestait la façon que le général empruntait pour lui parler. Lorsqu'il lui chuchotait à l'oreille, Léo n'avait qu'une envie : vomir, et il devait se mordre les joues de l'intérieur pour ne pas bouger ou pour ne rien dire. Parce qu'il avait peur de lui.
Enfin! Il avait libérer son doigt. Le garçon sentit un noeud se défaire dans son estomac. Un de moins...
"J'espère que tu aimeras ta nouvelle chambre."

Léo évitait toujours de tourner son visage vers lui. Sa nouvelle chambre... Alors il allait rester ici pour longtemps... Il avait déjà dut laissé tout un monde derrière lui, fallait-il que l'histoire se répète? Fallait-il vraiment? La vie était-elle aussi pénible à tous? C'était pas juste. Pourquoi lui, pourquoi lui deux fois?.

*J'en mourrai...*

La peur l'avait habité et maintenant, Léo sentait le désespoir le gagner. Son professeur de piano lui avait toujours dit qu'il ne fallait jamais perdre espoir. Une fois l'espoir perdue, c'est que la fin y était déjà.

Cette caresse sur sa joue, elle le salissait. Léo afficha une expression de dégoût.
Il sortait, le général. Le petit prisonnier avait une incroyable envie de se laisser tomber sur le sol et de dormir. Dormir pour que les heures passent plus vite. S'écrouler et se recroqueviller pour pouvoir s'isoler dans son petit monde. La noirceur le gardait déjà captif, en quelques sortes. Il était déjà dans un monde apart, mais il voulait aller plus loin encore, afin se libérer de la peur et du désespoir. Seulement, les derniers mots du général l'achevèrent.
"Ne compte jamais revoir ton chien... vivant."

Il sembla à Léo que son coeur venait de s'arrêter. Que le temps s'était arrêter. Il resta contre le mur l'espace d'une demie seconde peut-être, le temps de bien repérer le général en se remémorant ses déplacements, le bruit de ses pas, l'écho.
Là, près de la porte. Léo s'y dirigea, rouge de colère. Une colère, proche des larmes en fait.

"NON! PAS MON CHIEN!"

Léo s'était planté devant le général, proche.

"Torturez-moi tant que vous voudrez, mais NE PRENEZ PAS MON CHIEN! N'importe quoi, sauf lui."

Il lui en manquait peu pour exploser, pour frapper. Les poings serrés, il défiait le général, en quelques sortes.

Icare regardait avec attention le petit être qui semblait rentrer dans un état bien mauvais. Un peu plus, et il aurait eu des remords. Mais ce n'était que peu possible : le mot remord n'allait absolument pas avec le Général. Ce dernier avait esquissé un pale sourire en voyant le dégout de l'enfant. Ce n'était pas le dégoût de ce jeune homme qui l'interessait. Peut-etre d'avantage sa colère, ses pleurs... Le détruire... Détruire les espoirs et les esperances qu'un enfant pouvait avoir dans la vie. la pire chose qu'on pouvait faire. Détruire un être, en le laissant vivre.

Regardant avec interet le petit enfant, il attendait sa réaction suiute a sa remarque. Il constata a son plus grand plaisir, que cela entraina une explosion de colère. Avant meme qu'il ne lui parle, il sentait bien qu'il avait toucher l'un des points faibles de son adversaire. Il les avait que trop montrer, et trop dit. Ses points faibles étaient déja prévisibles : son chien, ses doigts, et quand il saurait ses passe temps préférés...
Icare sourit en voyant le petit aveugle devant lui. Il y tenait vraiment a sa bestiole. Interessant, et cela confirmait bien qu'il pouvait en venir a manipuler l'enfant pour cela. Pour que son chien vive.

Torturez-moi tant que vous voudrez, mais NE PRENEZ PAS MON CHIEN ! N'importe quoi, sauf lui.
Le sourire d'Icare grandit en entendant ses mots. Son chien était donc si important pour le petit aveugle. S'approchant du petit coléreux, Icare lui glissa quelques mots :

"Mais sa mort serait la plus douce de tes tortures..."

Il esperait mettre encore plus en colère le petit aveugle. Mais que pouvait-il contre le grand méchant monstre qu'était Icare ? Que bien peu de choses. C'était d'un amusant très constructif pour le français. S'il avait bien calculé, sa remarque ne rendrait que d'avantage l'enfant rageux, et vu la position, il aurait presque pu le toucher, si Icare se laissait faire, ce qui était peu probable, voir meme impossible. Quoique le combat a l'aveuglette n'était pas si simple...

Combat a l'aveuglette... Oui, quand il aurait perdu tout espoir, et ne gouterrait plus qu'a l'envie de ne plus souffrir, ce serait un point qu'il faudrait dévelloppé chez cet enfant. Il était franchement sans coeur ce vil être.

Léo se rappelait le bruit dans la forêt, ce bruit qu'il n'avait pu identififer. C'était Iris? Il se rappelait avoir chercher alors que son chien s'était enfui... C'était la première fois qu'il laissait Léo derrière. Sa lui avait fait mal. Le seul qui ne l'avait jamais abandonné, avait finalement succomber. Mais le petit bonhomme qu'il était pardonnait vite. Peut-être même tellement qu'on pouvait le croire niais, mais au fond, c'est qu'il avait l'impression que c'était son unique moyen pour s'assurer de la présence des gens qu'ils aimaient près de lui. Alors donc, Iris était pardonné d'avoir laissé Léo, et Léo voulait à tout prix le retrouver.
"Mais sa mort serait la plus douce de tes tortures..."

C'était affreux, mais tellement vrai. Le monstre, il n'avait pas... Tout se passa vite dans la tête de Léo. La méfiance d'Iris, le bruit dans la forêt et le silence qui s'en suivit lorsque le chien s'était enfuit, et puis ses mots dégueulasses que le général lui avait dit : Ne compte pas revoir ton chien... vivant. Pour Léo, c'était clair. Il l'avait fait, il l'avait tué.

Lorsqu'il bondit sur l'homme, les mains tendues vers sa gorge, Léo était fou de rage. Son visage exprimait un tel désespoir masqué par la haine. Il n'avait jamais autant ressenti la haine, et sa le brûlait. Il avait repéré la gorge du général en se fiant à sa respiration, quelques centimètres plus bas: son but, le faire taire, lui arracher ce qui lui servait de porte-voix.

Le petit aveugle parfois si calme et joyeux avait l'air d'un animal, le visage défait par le goût du sang, le goût de donner la souffrance, sa souffrance. Il sortirait d'ici et il retrouvait Iris et plus jamais, au grand jamais, il ne sortirait de Fukeru. Il resterait dans sa chambre et jouerait du piano à en mourir. Il noyerait dans la musique, loin d'ici. Loin du Mal, loin de la douleur et de la souffrance. Hélas la douleur le suiverait probablement jusqu'à la fin de ses jours si jamais il avait la chance de s'en sortir.
Se jetant sur Icare, Léo hurlait.

"TOUCHE PAS À MON CHIEN!"

Léo, 9 ans, un chapeau de fête sur la tête, assis sur le tapis au milieu du grand salon, un large sourire sur son visage d'enfant, il était heureux. Il attendait, son unique cadeau de l'année. C'est qu'il devait être gros pour qu'il n'en ait que un! Ouf! Le cadeau, il sentait fort. Il pleuvait dehors et la porte d'entrée venait de se refermer. L'odeur qui entra dans la maison était loin d'être celle des fleurs que le garçon appréciait tant. Et puis le cadeau arriva enfin. Il haletait et il puait. Léo tendait sa main vers l'avant, curieux. Une grosse tête poilue s'était glissée sous la petite main d'enfant du petit bonhomme. C'était pour cette grosse tête poilue qu'il luttait. C'était pour cet animal, aussi bête qu'il soit, que Léo risquait peut-être sa vie.

[j'te laisse décider si Léo arrive à l'étrangler un peu... Razz

]

Icare regarda le gamin. C'était pire que son point sensible, c'était la pire faiblesse du gamin. Une faiblesse qu'il exploiterait encore un peu, avant de trouver une autre faille dans les certitudes de l'enfant. Et il l'exploiterait un peu, avant de le faire paniquer a cause de son chien. Un cercle vicieux, que l'adulte utiliserait pendant quelques temps.
Heureusement qu'Icare ne lisait pas les pensées, sinon il aurait ri en apprennant que Léo pensait qu'il avait reduit Iris a un futur tas de cendres. Le chien était toujours vivant, mais c'était vrai qu'Icare ne savait pas dans quel état. Il songerait a se renseigner, quand il retournerait a son bureau.

Voyant le jeuneenfant essayer de lui sauter sans autre procès a la gorge, Icare s'exclaffa d'un rire moqueur, et évita avec une facilité déconcertante l'attaque, en se décalant de quelques pas sur le côté. Quand l'enfant fut la ou il aurait du toucher le Général, Icare leva l'un de ses pieds, et frappa avec une violence assez forte l'enfant. Le regardant blasé, il l'attrappa par la gorge, et lui marmonna des mots, d'une voix doucement moqueuse :

"Si tu veux ma mort, tu as des grands progrès a faire. Et si un jour t'y arrive, je ferais en sorte que ton dernier souvenir soit celle de la mort de ta bête. Me fait pas regretter de l'avoir laisser vivre ! "

Icare relacha le gamin. Le regardant de son regard rouge sang, il s'approcha, et s'empara de l'une de ses mains. Un très mauvais sourire sadique qui aurait pu inquiéter l'enfant, s'il l'avait vu, c'était posé sur les lèvres du monstre.

"Ton chien va vivre, et toi, tu vas souffrir, on marche ainsi, d'accord ?"

Il se doutait parfaitement que l'enfant ne dirait pas non. Juste pour que son chien vive. Rien que pour cela. Sa vie était presque aussi importante que la sienne. Amusant et sympathique, au moins, l'enfant n'aurait qu'a s'en prendre a lui s'il voulait se plaindre. A Icare aussi, mais c'était une autre histoire, que de pouvoir accuser le jeune homme.

[Prepare les larmes de Léo ! ]

L'espace d'un instant, Léo avait perdu Icare et du coup, sa rage avait tombée. Il devait trouvé Icare, car celui-ci encore plus une menace, maintenant qu'il était complètement invisible pour Léo. Il s'arrêta, lorsque le général s'écarta, sentant le vide sous ses doigts. et sembla retrouvé son calme rapidement, concentré par la recherche de l'homme. Le jeune homme ne chercha pas longtemps, car celui-ci réapparut bien rapidement pour lui, d'une façon plutôt douloureuse d'ailleurs.

Léo reçu le coup de pied dans le ventre. La douleur l'obligea à se plier en deux et la force du coup le fit reculer jusqu'aux barreaux. Le jeune aveugle grimaçait de douleur. Ce devait être la première fois qu'on le frappait, qu'on le battait, et les conséquences seraient certainement lpus dommageables au niveau mental que physique.

Alors qu'il tenait ses bras sur son ventre, cherchant son souffle, Léo fut pris à la gorge. Aussitôt, il dut se redresser. Le visage du garçon exprimait la panique et ses mains cherchaient à le libérer de l'étreinte de Icare. Il se moquait encore de lui, le général.
"Si tu veux ma mort, tu as des grands progrès a faire. Et si un jour t'y arrive, je ferais en sorte que ton dernier souvenir soit celle de la mort de ta bête. Me fait pas regretter de l'avoir laisser vivre ! "

Iris était vivant! Léo cessa de lutter. Pris de surprise. Il était vivant, bon, c'est ce que le général disait et sa parole n'était peut-être pas des plus fiable. Pourtant, Léo penchait davantage pour la fiabilité des dires de l'homme. C'est qu'il voulait le croire! Mais, tout de même, depuis leur rencontre, il avait été... honnête. Il lui avait dit qu'il était son pire cauchemar, et la Léo, il le croyait mot pour mot.

Alors que Léo semblait avoir retrouvé son calme, Icare s'empara à nouveau d'une de ses mains. Non! Pas encore! Maintenant qu'il avait goûté à la douleur, il la redoutait davantage. Surtout venant de l'homme qui se tenait près de lui. Le garçon respirait bruyamment et rapidement, pris par la naissance de la panique.
"Ton chien va vivre, et toi, tu vas souffrir, on marche ainsi, d'accord ?"

Souffrir, ça ne veut pas dire mourir... Cette pensée ne rassura pas tant Léo, mais lui confirma plutôt la justesse de son choix. C'est pourquoi il hocha la tête en guise de réponse, puis baissa la tête en signe de soumission. Léo ne s'était jamais senti aussi aveugle. Aveuglé par la douleur, par la peur et par ses yeux mais ça, c'était la moindre des choses. Ce n'était pas un avantage en moins, pour lui. Peut-être est-ce que ca le deviendrait. Peut-être finirait-il par en vouloir à nouveau à ses yeux pour le priver de la vue. Il leur en avait voulu, jeune, mais plus maintenant, pour le moment en tous cas.

Icare fut complètement décu par le manque de réaction de Léo : il ne s'était pas du tout remis en mode sale teigne qui voulait sa mort après son coup dans le ventre. Ca devenait affreusemet vexant. Aucune repartie... Il allait devoir y remedier.
Ce fut une agréable surprise, quand l'enfant chercha a se liberer de son etreinte qui aurait pu être bien pire. Il se servait des bras, mais pas des pieds... Encore une chose stupide. Il allait vraiment bien s'amuser avec ce petit bonhomme... Mais il ne fallait pas gacher tout le plaisir mainteant.

Ah ! Mince ! Damned ! Mais pourauoi avait-il laissé sous-entendre que la bestiole vivait ? Léo avait a nouveau aucun répondant. Ses mains avaient fini par arrêter de se battre. Il tenait franchement bien trop a sa bestiole. L'aimerait-il toujours ? Supporterait-il de devoir être avec cet animal qui l'abandonnait au moment cruxial ? Icare ferait en sorte qu'il n'éprouve plus que du dégoût pour son animal. De la haine pure, pour ceux qui auraient pu l'aider, mais qui ne l'avait pas fait. Ce ne serait que pure copie de ce qui lui était arrivé. Une haine pour ses anciens amis, et pas plus que du dédain pour ses nouveaux compagnons. Mais le principale était qu'il soit aux bottes du Général... Oh que oui... Tant que le général gardait un soupçon d'autorité sur le jeune homme, il 'aurait guère envie de fuir, d'autant plus qu'il ne savait pas ou était son chien. Il le croyait simplement. Lui, qui l'avait perdu davantage dans la forêt.

Icare relacha son emprise sur l'enfant, préferant poser son regard sur l'une des petites mains du pianiste. La prenant, il entendit l'enfant qui respirait bien plus fort. Aurait-il peur ? Oh que oui.. il semblait avoir si peur. Mais elle ne l'empecha pas d'accepter. Souffrir pour que son animal vive. Le sourire d'Icare s'aggrandit. D'un doux murmure, il lui parla :

"C'est un bon choix..."

Regardant la main de l'enfant, le jeune général pris un des cinq doigts au hasard. Le regardant avec un petit sourire bien sadique, il avait longuement hésité entre le casser purement, ou bien demettre l'une des articulations de ce doigt. Les deux ferait presque aussi mal, si ce n'était que pour l'articulation, il fallait la remettre en place après... C'était ce qui l'avait motivé a prendre cela.
Deux doigts encadrèrent l'articulation, et appuyant sur le doigt, un léger crac se fit entendre.

"La douleur va persister si tu laisses ton articulation dans cet état. Il faut la remettre en place."

Prenant l'autre main de l'enfant, il la placa sur l'articulation du doigt. Etrangement, tout au moins pour toute personne exception faite d'Icare, personne ne pouvait comprendre pourquoi une telle gentillesse s'était emparé de lui. Il était vrai, qu'avec une bien étrange gentillesse, ilvenait de guider la main de l'aveugle sur sa blessure, et lui fit comprendre ce qu'i devait faire. Ce serait a lui de choisir entre le faire lui même, ou que ce soit Icare, mais dans le dernier cas, il ne pourrait pas prévoir quand il le ferait, vu qu'il n'avait aucune envie de le prevenir si cela lui tombait dessus.

"C'est un bon choix..."

Léo en doutait à présent. Maintenant que le général tenait sa main dans la sienne, il ne savait plus si sa en valait la peine. Iris était-il vraiment vivant? Le reverrait-il vivant? Et puis, dans quel état? Peut-être souffrait-il? Ou souffrirait-il, comme Léo…

Il détestait attendre la douleur. Le général semblait hésité. Qu’est-ce qu’il allait lui faire? Lui casser les doigts? Léo ne pourrait peut-être plus jamais jouer du piano. De toute façon, peut-être ne reverrait-il jamais son piano. Rien que d’y penser, il en avait les larmes aux yeux.

Plaqué contre les barreaux, le jeune aveugle redoutait la décision de Icare Idalson. Et puis… « crac ». Aussitôt, Léo grimaça de douleur et se sentit fondre. Ses jambes ne le tiendraient pas bien longtemps. Déjà, il n’était plus très solide.
"La douleur va persister si tu laisses ton articulation dans cet état. Il faut la remettre en place."

Il était fou ou quoi!?! Il n’arriverait jamais à le faire! Il ne savait même pas comment s’y prendre. On posa son autre main sur celle au doigt blessé. La gentillesse du geste, Léo ne la remarqua point, trop préoccupé par son doigt endolori.

Il devait le faire. Léo inspira un grand coup. Ce fut efficace, la pression tomba un peu. La douleur, non, mais la pression, légèrement. Suffisamment pour qu’il tâte le doigt blessé de sa main tremblante. On pouvait très bien sentir la déformation. Le visage du garçon était agité de tics nerveux. Les paupières qui clignent, le nez qui retrousse. Il n’était pas fou, du moins pas encore, mais chaque fois qu’il se concentrait ou qu’il était tout simplement sous pression, c’était pareil.

Léo tenait le doigt au niveau de l’articulation à replacée. Il hésitait, car il ne savait même pas quoi faire exactement. Ses deux mains tremblaient à présent.

*1…2…….3*

D’un geste vif, Léo déplaça l’articulation et étouffa un cri du coup. Il avait toujours aussi mal, et même plus. Il avait trop hésité et avait raté son coup. C’était pire qu’avant. Une larme s’échappa des yeux pâles du garçon.
D’une voix tremblotante, il demanda au général.

"J’y…J’y arrive pas."

Il tendit sa main au doigt blessé, tremblante, vers l’homme, espérant qu’il fasse cesser la douleur, d’une manière ou d’une autre.