après leur balade près de la rivière (avec Nailos)

Filigel et Nailos arrivèrent dans la tanière au moment où la pluie se faisait de plus en plus violente et abondante. Les deux Elfes étaient venus dans le village avec pour seule idée de s'abriter de la pluie, qu'ils ne semblaient pas aimer, ni l'un, ni l'autre. Fili se dirigea vers un coin de la salle, une de ses bonnes habitudes, et se retourna pour être certaine que Nailos la suivait bien. Elle n'avait surtout pas envie de perdre son nouvel ami, un des seuls qui soit de sa race. Ils s'assirent ensemble à une table et, puisqu'elle n'avait pas vraiment faim, la petite Elfe se contenta de commander une petite salade et un breuvage. Ce fut ensuite le tour de Nailos de choisir le plat qui lui convenait, alors que Fili jetait un coup d'oeil à sa bourse pour voir si elle en avait assez pour une chambre, car elle était assez fatiguée. Elle releva un regard découragé vers l'Elfe qui l'accompagnait et essaya de lui cacher sa déception: il lui faudrait dormir dehors cette nuit! À moins, biensur, qu'elle ne croise un/ de ses ami/e/s qui soit assez gentil pour l'abriter....

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Naïlos regarda Fili, reconnaissant. Sans elle, il n'aurait peut-être pas osé venir ici. Il était déjà venu au village, mais n'avait parlé à personne. Malgré le fait qu'il soit très sociable, il voyait rarement des gens et donc était étrange aux yeux des autres... Mais cette époque était révolue. Maintenant, il était décidé à passer par-dessus l'opinion des autres!

"Merci pour l'endroit!"

Il se commanda une choppe de bière. Il en buvait rarement, mais il adorait le goût de liquide brunâtre. Et la mousse! Que dire de la mousse? Il l'adorait tout simplement. C'était une joie indescriptible pour lui que de se retrouver au sec dans un endroit chaleureux avec une bonne choppe de bière à boire.

Quand il vit le regard découragé de son amie, il ne comprit pas. Puis il vit la petite bours vide et se souvint que les gens normaux utilisaient des pièces de monnaie pour remercier les gens de services ou d'objets donnés. Il n'avait jamais compris que des pièces pouvaient rendre des gens heureux et respectés même. Il regarda la petite bourse pleine à sa propre ceinture puis fouilla dedans... pour en sortir des noisettes! Mais il ne se découragea pas.

"Je vais essayer de négocier avec la personne qui gère l'endroit... J'ai une idée."

Il serra la flûte dans les replis de ses vêtements.

*J'èspère que tu vas pouvoir m'aider, petite flûte.*

Depuis qu'elle avait payé sa salade et son breuvage, la petite Elfe n'avait, en effet, plus un sou sur elle. Habituellement, elle n'en avait pas besoin car les gens des villages qu'elle visitait se montraient très généreux et lui offraient gratuitement logi et nourriture. Mais cette fois-ci, c'était totalement différent. Filigel n'avait pas eu le temps de faire connaissance avec les gens du village car il pleuvait et les aubergistes étaient généralement difficile à berner. Lorsque son nouvel ami se leva avec des noisettes à la main, la petite Elfe se retint de ne pas éclater de rire et se dit qu'elle allait laisser Nailos tenter l'impossible: c'est-à-dire, avoir gratuitement sa bière ainsi qu'un endroit où passer la nuit. Elle n'avait pas du tout remarqué la flute dans ses vêtements et, intriguée de savoir comment il allait s'en sortir, Fili prit sa salade et se leva pour le suivre, prête à rire des moyens étranges qu'avaient les gens de sa race pour arranger les choses.

*Je me demande comment il va s'y prendre, et c'est probablement la seule raison pour laquelle je ne lui dis pas immédiatement qu'il n'a aucune chance d'y arriver!*, pensa-t-elle tout bas.

Lorsque Nailos et Filigel arrivèrent devant le patron de la Tanière, la petite Elfe se tourna vers son compagnon et, avec un sourire taquin, lui souhaita bonne chance.

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Il observa rapidement le patron. Son idée ne fonctionnerait peut-être pas, mais il pouvait toujours essayer. Le patron était un homme bien enrobé et habitué à la bonne compagnie. Derrière la grosse barbe se cachait un homme joyeux mais qui n'était sûrement pas prêt à marchander. Tant pis, Naïlos se lança dans son idée. Il savait que Fili était derrière lui et qu'elle était prête à rire. Il but une gorgée de sa bière.

"Écoute, je n'ai pas d'argent..."

"Eh bien tu commences mal! Mais continue."

"Alors pour payer le gîte et la nourriture pour mon amie et moi, je te propose de marchander. Je peux jouer de la flûte pour toute la salle..."

L'homme éclata de rire. Ce qui fit rougir Naïlos. Mais le patron le rassura avec une claque dans le dos.

"Fais-le, et on verra après si j'accepte."

Il se dirigea alors au centre de la pièce et annonça Naïlos. Naïlos s'assit sur un tabouret au milieu de la salle, porta la flûte à sa bouche et en joua une longue mélodie. Les gens arrêtaient de manger pour l'écouter. Même les cuisiniers avaient quitté les cuisines pour venir écouter l'Elfe. La mélodie était magnifique, allant chercher chacun au plus profond de son âme.

Filigel fut étonnée lorsqu'elle entendit le mot 'flûte' sortir de la bouche de son compagnon. Il était donc musicien? Étonnant qu'il ne le lui aie pas dit! Voyant que le propriétaire de la Tanière avait accepté de voir ce dont il était capable, Fili se prépara une fois de plus à rire de son ami: au fond, peut-être était-il encore un amateur? L'Elfe s'assit sur un petit banc et regarda Nailos, qui venait de se faire présenter et qui commençait à jouer sa mélodie. Dès les premières notes, les personnes présentes dans la tanière posaient leur nourriture sur la table et tournait la tête pour l'écouter et le regarder. Lorsque Nailos eut terminé sa première chanson, Fili était totalement sous le charme de sa musique, tout comme le reste du public. Ils en voulaient encore plus. Quant è elle, la petite Elfe ne pouvait plus quitter son compagnon des yeux. Il était vraiment doué!

Le propriétaire de la Tanière s'approcha de Nailos et lui dit:
"Si tu nous joue encore quelques chansons, je suis d'accord pour te laisser ma plus belle chambre et pour te donner le déjeuner gratuit demain matin. Et ton amie aura aussi droit à son déjeuner!"

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Naïlos sourit. Il était fier que ses talents musicaux lui permettent de se loger.

"Merci!"

Il regarda un moment ces gens, tous le regardaient d'une air surpris. Ils étaient comme figés, puis la salle recommença à s'animer. Il joua un peu le temps que tous finissent de manger, puis il fit signe au patron.

"Ce serait possible de déplacer les chaises et les tables pour laisser place à un plancher de danse?"

"Mais bien sûr!"

Naïlos sentit que le patron était content de voir ses clients heureux. Il se leva de son tabouret et commença à jouer une mélodie joyeuse et enivrante. Il sautillait sur ses pieds. Tous dans la salle commençaient à danser en suivant le son de la musique. Décidément, sa vie chez les Faunes lui aura servi à se loger et à manger!

Filigel ne dansa pas très longtemps, mais elle prit grand plaisir à regarder les autres le faire et à observer son nouvel ami jouer de la flûte au centre de la salle. Chaque nouvelle note l'impressionnait et chaque nouvelle mélodie semblait encore meilleure que la précédente. Lorsque la soirée fut avancée et que les gens commencèrent à sortir, ceux-ci prirent la peine d'aller dire merci à Nailos avant de quitter la salle. Apparemment, ce dernier était drôlement fier de lui. Lorsque le propriétaire de la Tanière annonça à Nailos qu'il pouvait arrêter sa musique, Fili alla rejoindre les deux hommes au moment où le gros bonhomme indiquait à l'Elfe la direction pour se rendre à la chambre qu'il avait loué pour eux. Heureuse d'avoir quelque part où se loger cette nuit, la petite Elfe suivit avec joie son nouvel ami dans les couloirs sombres à cette heure.

"Tu étais vraiment bon à la flûte.", lui dit-elle, alors qu'ils étaient seuls dans les couloirs,

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Il regarda son amie en souriant.

"Merci, j'ai appris chez les Faunes. Ils m'ont élevé dans la musique et la danse."

Il ouvrit la porte da la chambre et y entra. La salle était éclairée au moyen de deux chandeliers posés sur deux tables de chevet en chêne. C'était une chambre magnifique. Les murs étaient couverts d'une tapisserie racontant l'histoire de Fukeru, comment les gens y arrivaient et tout. Il y avait une grande fenêtre cachée derrière de beaux rideaux brodés. On entendait la pluie qui battait sur le vitre. Deux grands lits chauds et moelleux étaient placés de chaque côté de la chambre. Il enleva ses bottes et s'assit sur un lit.

"Ahh, enfin un bon lit!"

Il se défit de sa ceinture et se coucha sur son lit. Il s'endormit en posant la tête sur l'oreiller.

Filigel pénétra la chambre juste après Nailos et observa le magnifique endroit. Apparemment, le talent de son ami leur avait bien servi puisqu'ils semblaient avoir une des plus belles chambres du village, avec de belles tapisseries et un éclairage tamisé. Elle referma la porte derrière elle et vit, en se retournant, que Nailos s'apprêtait à se coucher. Quelques minutes seulement après qu'il se soit glissé sous les couvertures, Fili pouvait l'entendre ronfler doucement.

*Il était fatigué pas à peu près!*, remarqua-t-elle avec amusement, un sourire moqueur sur les lèvres.

Après être allée se changer, la jeune Elfe se faufila sous ses propres couvertures et posa la tête sur son oreiller, regardant le plafond avec attention. Comment pouvait-elle dormir avec les ronflements de son ami qui retontissaient dans toute la pîèce et les pensées incessantes se bousculant dans sa tête? Après plusieurs heures à tourner incessemment dans son lit, la petite finit par s'endormir.

Quelques heures plus tard seulement, Filigel se réveilla, plus une once de sommeil dans les yeux. Nailos, lui, dormait toujours. La petite Elfe resta assise dans son lit à regarder son ami, qui était dans le sien. Elle pensait toujours à la soirée précédente et au talent exceptionnel de Nailos. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas revu quelqu'un dans sa race, et de plus cette personne semblait exceptionnelle.

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Naïlos se réveilla lentement. Il n'était pas habitué de dormir dans un bon lit chaud et il ne voulait pas se réveiller, mais l'astre du jour se levait et il devait aller manger. D'ailleurs, son ventre faisait sentir ce besoin par de bruyants gargouillements. Il regarda Fili.

"Bon matin!"

Il ne savait pas si elle était réveillée depuis longtempps ou si elle venait juste de se réveiller.

(désolé, j'étais très occupé la semaine dernière...)

(ok)

Filigel regarda Nailos s'éveiller avec un sourire. C'était si beau voir quelqu'un dormir, mais la partie la plus drôle était de le voir s'éveiller, avec les yeux tout collés et la voix endormie! Fili lui sourit lorsqu'il s'assit dans son propre lit et elle lui répondit d'une voix douce:

"Bon matin. À ce que j'ai pu voir, tu as bien dormi!"

*ouais, et moi je n'ai dormi que quelques heures...c'est dur de trouver le sommeil quand il y a un mâle pas trop loin...*, pensa la jeune Elfe.

À ces pensées, Filigel se mit à rougir: c'était vrai qu'il y avait une éternité qu'elle n'avait pas croisé un mâle Elfe, et de se retrouver dans la même chambre que lui était plutôt perturbateur pour la petite sauvage.

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Il la vit rougir mais fit comme si rien ne s'était passé. Il aimait la compagnie de la jeune Elfe, mais il trouvait étrange de se retrouver si vite en compagnie de tant de gens différents. Mais être avec tous ces gens lui faisait du bien.

"Oui, j'ai bien dormi, mais je meurs de faim!"

Il se leva, enfila ses bottes, attacha sa ceinture et alla vers la porte. Avant de l'ouvrir, il se tourna vers Fili.

"Tu viens?"

Filigel se leva rapidement, enfila sa tunique, mis ses bottes et se dirigea vers son ami. Elle aussi avait assez faim et elle n'attendait que le réveil de Nailos pour aller manger: c'était beaucoup plus intéressant de manger en compagnie de quelqu'un.

''Biensûr que je viens, je suis morte de faim, moi aussi!!'', s'exclama-t-elle, avec un énorme sourire.

Ils se dirigèrent tous les deux vers la salle presque vide et prirent une table dans un coin tranquille de la place. Fili était vraiment heureuse d'avoir un peu de compagnie: habituellement elle parlait quelques heures avec une vieille connaissance et repartait seule sur le chemin de l'aventure, mais cette fois, c'était différent, elle le sentait.

» Avec une jeune femme...