Dînons !

La nuit avait déposé son voile sur la ville endormie laissant a la lune tout le loisir d’arborer ses rayons opalins. Le temps n’était pas des plus chaud, une légère brise faisait danser les cheveux bleutés de Caïn qui marchait entre les arbres. Le jeune vampire venait a peine de sortir de son sommeil et la faim le tiraillait, comme si rien d’autre que cette appétit ne puisse diriger son esprit. Il avait l’habitude de ressentir cela, ce besoin le rendait encore plus cruel que ce qu’il était ordinairement. Elle développait son sadisme d’une manière inquiétante lui donnant des envies de meurtre. Il aurait volontiers tué jusqu'à ce qu’il n’y ait plus un humain mais cela aurait sans doute était quelque chose de stupide et irréfléchis d’ailleurs en avait-il vraiment le pouvoir ? La peau de Caïn était marbrée par la faim, des veines dansaient sur son visage lui donnant un aspect légèrement monstrueux. Quelque gouttes de sang auraient suffit a lui rendre son beau teint blanc et uniforme.
Un sentiment impropre a un vampire anima Caïn a cet instant, une impression de nostalgie.
Lui qui avait pourtant tant rit des vampire nostalgiques, Lui qui avait voulu quitter Samael. Il ressentait maintenant un vide étrange en son absence, un vide qu’il semblait impossible de combler…
Après tout c’était sa première nuit sans Samael, sa première nuit sans son ange blond… Depuis qu’il l’avait rencontré, ils avaient l’habitude de chasser ensemble imaginant des stratagèmes les plus incongrus les uns que les autre. Il devrait trouver ses victimes seul a présent comme pendant ce siècle ou il avait parcourus le monde seul. Il devait faire souffrir ses victimes seul, jouer avec elle seul, et dormir dans son cercueil seul, d’un coté il avait toujours dormit seul dans son cercueil… S’il avait laissé son compagnon ‘est parce qu’il ressentait le besoin de clarifier ses idées et de percevoir les choses comme avant.
D’ailleurs Samael était devenu le vampire qu’il était, seul, sans l’aide de personne puisque son créateur l’avait lâchement abandonné, il avait juste rencontré Ella mais Caïn n’en savait pas d’avantage a vrai dire sur le passé mystérieux de celui qu’il voulait définir comme son mentor.
Ainsi notre cher vampire c’était encore perdu dans des réflexions vaines, s’attachant a passé auquel il avait lui-même tourné le dos. Vous penserez sûrement, vous lecteur(s), que ce Caïn est vraiment un vampire pathétique, mais vous auriez tord et d’ailleurs si vous vous trouveriez en face de lui vous auriez rapidement ravalé vos mots car lui aurez vite fait de vous avaler vous…
Mais la je m’écarte du but de Caïn lorsqu’il est venu s’aventurer aux alentours de la ville ! Après tout vous devez vous en douter, donc vous comprendrez sûrement que notre vampire soit aux aguets…
La foret était le lieu moins éclairé qui se trouve aux abords de la ville et Caïn ne fut pas étonné de sentir que quelqu’un approchait, quelqu’un ? Mas qui ? il ne le savait pas encore cette personne, ou cette chose était encore trop éloignée mais cela n‘empêcha pas Caïn de murmurer ce mot grandiose :

« Dînons ! »

Avant de s’avancer vers le lieu d’où provenait ce bruit tout en espérant que l’auteur fut appétissant…

[Mille pardons pour le retard je me suis absenté =S]

La brise qui accompagnait les pas de Caïn et soulevait sa chevelure bleuté renseignait de plus en plus sur la nature de la future cible de notre vampire affamé. Il ignorait encore si cette odeur était féminine ou masculin mais il savait pertinemment qu’il s’agissait d’un être humain et bien que leur sang ne soit pas des plus raffiné Caïn aimait jouer avec les mortels. Cette odeur l’attirait d’avantage vers sa proie, le tirant corps et âme (s’il en avait eu une…) vers cette émanation enivrante et sans qu’il s’en rende il c’était mis a courir. Il courait si vite qu’un œil humain aurait été incapable de percevoir ce subtil enchaînement de mouvement, le rendant invisible et d’autant plus dangereux.
Les branches fouettaient son visage mais les blessures qui s’y dessinaient s’effaçaient aussi vite qu’elles étaient apparue ne laissant pas au sang le temps d’en sortir.
Il courait mais pourtant chaque détail de la foret qu’il traversait apparaissait clairement a ses yeux de vampire, ses yeux aussi bleus que terrifiants, aussi profonds qu’énigmatiques.
La lune trônait sur ce spectacle endormi donnant a chaque objet et a chaque être vivant une lueur menaçante comme si la lumière qui en émanait ne venait pas du soleil mais qu’elle la créait elle même provoquant des phénomènes aussi anormaux qu’effrayants.
Etait-ce cette éclat patibulaire qui avait donné naissance aux vampires ? Caïn le sautait-il un jour ou son cœur sans vie garderait-il a jamais ces interrogations ?
C’est dans cet état d’esprit alarmant que Caïn put enfin dire que cet être humain était une femme, une femme perdue dans la foret. A moins que… Caïn s’approcha d’avantage de la jeune femme attiré par son odeur et surtout par sa saveur. Il s’introduisit dans son esprit d’humain : Ainsi elle connaissait des elfes…

*Hum… Je vois… intéressant.*

Il souriait a l’écoute de ses préoccupations stupides, a vrai dire Caïn ne faisait partit d’aucun camp, c’était juste un suceur de sang ambulant… Enfin peut-être que l’un des deux camps viendrait le recruter pour cette chose si importante qui se profilait mais accepterait-il de ne plus être neutre et savourer le spectacle, c’était si…intéressant !
Perdu dans ses pensées étrange Caïn avait perdu de vue sa chère cible. Il se remit alors en marche se laissant guider par les vibration du sol et les parfum pour retrouver sa trace.
Il revit alors sa chevelure claire pâlir d’avantage sous les doux rayons de la lune, rendant son teint opalin des plus appétissant.
Il pensa alors qu’elle serait certainement effrayé en voyant ce teint blafard parcourus de veines saillantes, il huma alors l’air avec précision et après avoir émis un sifflement étrange qui ressemblait étonnement au cri d’un oiseau des fourrés il tendit sa main droite vers le haut sans détacher son regard de sa proie. Un petit volatile délicat vint se poser sur sa main tendue, ses plumes étaient délicates et colorées. Sa tête et a la fois noire et rouge et ses ailes ouvertes découvraient une couleur si jaune qu’elle était presque aveuglante, sans doute un chardonneret, cette foret était peuplé de petite créatures dans ce genre.
La main de Caïn se referma sur le petit animal laissant percevoir un craquement d’os sinistre puis il porta l’oiseau a sa bouche en buvant le liquide vital, l’essence même de sa vie coulait a présent dans les veine du vampire qui recouvrait un teint temporairement blanc et immaculé.
Ses pas feutrés le conduirent alors vers la jeune femme et sans qu’un bruit ne l’accompagne il était derrière elle.
Il était a quelque mètres d’elle et il l’examina sans bruit et avec soin. Il s’émerveilla a nouveau devant sa chevelure argentée puis il s’attarda sur ses habits et sa démarche qui lui donnaient l’air d’être sortie tout droit d’une autre époque ! Ce qui était d’ailleurs possible selon les rumeurs qui couraient sur ces terres. Il se demanda un instant comment des humains pouvaient venir d’époques si lointaine puis il se rendit compte qu’il s’en contre fichait.
Il s’attarda alors sur son apparition a la jeune étrangère, il pensa qu’un être normalement constitué ne pouvait pas sortir de nul part sans que ses pas ne soient guidés par des bruits or tout ce qu’il avait pu faire jusqu'à présent n’avait émit aucune sonorité sauf peut-être l’apparition et la disparition de notre ami le chardonneret…
Il se courba donc en un bruissement de tissus et ramassa un bout de bois sec et fin gisant entre ses deux jambes qu’il avait inconsciemment évité. Il le prit entre ses deux mains et tout s’approchant d’avantage de l’inconnue il le cassa comme si un pied d’humain imprudent eu provoqué ce bruit.
Il était assez satisfait de sa petite mise en scène mais après avoir jeté le bout de bois il arbora un air étonné qui lui allait si mal, du moins quand on le connaissait car en y réfléchissant il jouait a merveille cet air surpris.
Il murmura alors cette phrase qu’il avait prononcé tant de fois que sa bouche la disait presque seule.

« Bonsoir Mademoiselle. Vous semblez perdue. »

Il aurait presque sourit mais il savait trop bien paraître courtois et son expérience lui interdisait un tel écart car ce soir il allait jouer...

[ce n'est pas grâve]

Bruissement de feuilles. Sûrement son imagination. Ces impressions de tout petite fille lui revenait en masse. Monstres, démons, ombres et silences. Dans les coins et les dessous de meubles. Ils s'y cachaient souvent.
Elle se mordit la lèvre et avala sa salive en soupirant. Allons! Elle avait vécut longtemps pour savoir que les vrais monstres n'étaient autres que les hommes. Eux étaient capables de destructions pour rien. Pour le simple plaisir de détruire. Les autres créatures visaient un but. Se nourrir, protéger son territoire.
Se nourir.
Elle porta sa main chaude à sa gorge dénudée et de la réchauffa un peu, juste le temps qu'un noeud descende.

Althéa bifurqua à gauche, puis à droite. Elle passa sous la branche basse, tourna à côté de l'arbre foudroyé. Ses pieds connaissaient le chemin assez bien, pour ne pas dire par coeur. Et elle était silencieuse, à la manière des humains. L'âge aidant. Même si elle ne paraissait ne pas avoir plus de 25 ans.

Elle s'arrêta pour reprendre sa rspiration, levant son visage vers la lune, une main sur la hanche, l'autre sur son front. Elle s'était trop hâtée, poussée par une fausse peur née de fausses idées. Althéa ferma les yeux et prit une dernière profonde respiration, le temps de se calmer totalement. Puis, coinçant deux morceaux de sa robe dans sesmains pour relever le tissu le temps du passage de son pied, elle reprit la route, ne laissant derrière elle qu'un bruissement.

Un autre bruissement. Inconnu. Désarcordé avec elle. Intemporel. Non ajusté dans son geste. Elle s'arrêta et tourna les yeux vers l'extérieur du sentier. Pas un mouvement.
Craquement. Du bois sec sous un pied. D'autres éclats sur le sol de la forêt. Elle se retourna brusquement, le plat de la main près à frapper au cou - on ne savait pas sur qui on pouvait tomber.
L'ombre d'un reflet bleuâtre. Elle s'arrêta de nouveau et baissa sa main, essyant de faire passer se geste pour un défaut de rigidité dans sa main sous le choc - et la peur - lorsqu'elle s'était retournée. On ne pensait pas une créature capable de frapper lorsqu'elle semblait fragile.

Le temps s'immobilisa le temps qu'elle reprenne sa place, puis il se remit sur les rails de son déroulement, laissant à la jeune femme tout loisir de détailler le personnage devant elle. Il - c'était un homme - était plus grand qu'elle, plus robuste. Ses cheveux avaient une étrange teinte blanche bleuâtre - elle se permit une moue sarcastique devant cette étrangeté. Il était élancé et avait l'air de s'accorder dans tout endroit.
Il affichait un petit sourire aux coins des lèvres et un air étonné. Qu'y avait-il de si étonnant? On n'avait pas le droit de se promener dans la forêt?
Enfin... tant pis! Althéa le détailla encore un peu. ils étaient sur le sentier et elle avait entendu un craquement de bois. Mais il ne semblait pas y avoir de brindille sur cette allée de feuille humidifiée par la pluie. Mais c'était un détail auquel elle ne prêta pas attention - celle-ci toute dirigée vers l'inconnu à l'allure si sur de lui.
D'un simple coup d'oeil, cette évidence lui vint à l'esprit: elle ne l'aimait pas et il ne lui inspirait pas confiance.

A sa question, elle ne sourit pas, comme elle l'aurait probablement fait en temps normal - et si ses derniers jours n'avaient pas été ce qu'ils ont été - mais resta impassible.

"Moi? Non. mais vous, oui." dit-elle d'une voix parfaitement atone.

On ne rencontrait pas des gens dans la forêt. Surtout pas la nuit. Et encore moins sans qu'aucuns bruits s'eut fit entendre par dessus les bruit d'oiseaux et de feuillages. Enfin, on ne faisait pas de bruits si on avait une grande expérience de la forêt et de ces environs.

Althéa soupira intérieurement à sa propre paranoïa. Elle devait être fatiguée, voila tout. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle ne resta pas sur ses gardes.

La phrase de son interlocutrice fit sourire Caïn, il voulait jouer ? Eh bien voilà une joueuse ! Quel schéma intéressant, le vampire avait une telle habitude a être confronté a des vierges effarouchées qu’il en avait oublié la sensation de ces petites enfants rebelles qui dénigraient les lois de la nature : Les plus forts tuent les plus faibles. Dans son cas il buvait leur sang avant de les tuer sinon cela n’avait aucun sens… Mais c’était le même principe.
Il semblait tout de même que la jeune femme exprimait des doutes a son égard, et sa voix atonique ne fit que confirmer les pensées du vampire. Après tout lorsqu’on essayait de faire preuve d’une parfaite impassibilité c’est que sous cette tentative se cache une envie de dissimuler ses sentiments.
Quels sentiment tentait-elle de cacher ? Caïn ne le savait pas pour l’instant mais il optait pour un manque de confiance en sa personne. Quelle tristesse ! On doutait de sa bonne foi ! S’il ressentait les même sentiments que ces humains pathétique, le vampire s’en serait offusqué visiblement. Mais ce genre de comportement ne l’intéressait guère et rien ne le touchait vraiment. il conserva son petit sourire puis sans répondre a la jeune femme il scruta les environs. Pourtant selon ses calculs il devait y en avoir par ici…
Oh quelle chance ! Elles n’étaient pas encore fermées. Il fit quelque pas vers une marée de fleur, elles s’étaient toute closes sous les rayons de la lune mais les chrysanthèmes demeuraient ouvertes dans cette nuit a peine naissante. Leur blancheur illuminaient le visage de Caïn le rendant encore plus mystérieusement attrayant. Il se demandait comment elle allait réagir, cela l’intéressait. A vrai dire tout ce qui intéressait Caïn était le plus souvent du domaine de l’insanité et de la perversité donc il s’attendait certainement a ce que sa réaction fasse partie d’une de ces catégorie. Après tout ce n’était pas une demoiselle perdue dans les contrée lointaine de son doux royaume elle réagirait peut-être en fuyant ou en le frappant bien qu’elle ne réussirait certainement pas a l’atteindre…
Mais pourquoi se perdait-il dans des réflexions si stupides alors qu’il n’était pas certain qu’elle sache ce que symbolisait cette fleur.
Il l’a cueillit donc tentant d’effacer toute ces a priori, car même les vampires avait des idées préconçues mais cela arrivait très rarement puisqu’il avait, la plupart du temps, découvert une telle quantité de chose dans leurs longue existence que très peu leur étaient inconnues il était donc assez difficile d’avoir des a priori…
C’est donc avec cette fleur d’une blancheur aussi immaculée que son teint qui reprenait d’ailleurs une allure marbrée qu’il s’avança vers la jeune femme lui offrant le chrysanthème avant de murmurer d’une voix cristalline presque aussi pur que le bleu de ses yeux.

« Une fleur pour une fleur »

Il arbora un sourire charmeur se demandant encore si elle savait ce que signifiait cette fleur. Mais si elle même en connaissait la signification peut-être penserait-elle que Caïn l’ignorait. Après tout il pouvait très bien c’être penché pour ramasser la seule fleur encore ouverte a cette heure de la nuit.
Peut-être le prendrait-elle pour un de ces satyre, au sens figuré du terme autrement dit pour un de ces pervers, qui couraient les bois lorsque la nuit était tombée et espéraient jouir des faveurs des femmes qui s’y égaraient et pour quoi pas des hommes…
Mais de tels hommes faisaient-il preuve d’une telle élégance ? Puisque sans vouloir vanter les mérites d’un vampire errant dans la nuit dans l’espoir d’assouvir sa soif, Caïn dans ses gestes, dans sa voix et même dans ses mimiques faisait preuve d’une classe et d’un charisme peu communs.
D’ailleurs c’est pour cela qu’il ne laissa pas le temps a la jeune femme de répondre et qu’il ajouta de cette voix mielleuse :

« Oh pardonnez moi j’ai oublié de me présenter. Comte Caïn de Rochester pour vous servir gente Dame »

Caïn s’inclina respectueusement et arbora un air sérieux bien que son esprit ricane nerveusement.
Aurais-je fais la stupide erreur de ne pas vous avertir du talent de comédien de notre vampire national ? Quel dommage… C’est pourtant un de ces talent les plus respectable et vous n’en voyez qu’une infime parcelle ! Attendez plutôt la suite des évènements.
Et si c’était aujourd’hui que Caïn vous découvrait son pouvoir caché… A moins qu’il ne garde cette carte dans sa manche…